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HISTOIRE

Que se passe-t-il lorsque le filet de sécurité est défaillant ?

17 mai 2016

Une photo d'une femme se couvrant le visage avec ses mains

Dans un monde parfait, chacun aurait toujours assez à manger et ne devrait jamais se priver pour payer son loyer. Dans le monde imparfait dans lequel nous vivons, ce n'est pas le cas : la pauvreté existe, des accidents se produisent, des pertes d'emploi soudaines surviennent et des personnes tombent malades.

En tant que société, nous avons mis en place un système de programmes de protection sociale parce que nous voulions mieux prendre soin les uns des autres et veiller à ce que tout le monde ait accès aux besoins de base, même dans les moments difficiles. C'était un effort pour se rapprocher un peu plus de ce monde parfait.

Lundi, le Centre canadien de politiques alternatives a publié un nouveau rapport qui montre l'écart entre notre situation actuelle et notre vision de l'avenir.

Plus précisément, ce rapport a révélé que pour les personnes bénéficiant de l'aide sociale en Ontario, l'écart de pauvreté entre leur revenu et la mesure de faible revenu (MFR) s'est établi comme suits'est en fait élargie au cours des deux dernières décennies Le lien ouvre une nouvelle fenêtreLa baisse de l'emploi est due en grande partie aux coupes sombres opérées dans l'aide sociale dans les années 1990.

Les plus mal lotis sont les adultes célibataires bénéficiant du programme Ontario Works (OT), pour lesquels l'écart de pauvreté est passé de 20 pour cent en 1993 à un taux stupéfiant de 60 pour cent aujourd'hui. Le maximum qu'ils reçoivent d'OW est de $681 par mois, ce qui est loin de leur permettre d'avoir une qualité de vie normale.

Cet écart se reflète dans les données démographiques des personnes qui utilisent les banques alimentaires. Notre Rapport sur la faim de 2015 a révélé que près de 70% des clients des banques alimentaires en Ontario reçoivent un soutien d'OT ou du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH), et que les ménages composés d'une seule personne sont l'un des groupes de clients des banques alimentaires dont la croissance est la plus rapide Le lien ouvre une nouvelle fenêtre.

Les faibles taux d'aide sociale et le manque de logements abordables dans cette province signifient que pour de nombreuses personnes, il ne reste presque rien après avoir payé les nécessités comme le loyer et l'électricité. C'est pourquoi les gens se tournent vers les banques alimentaires : parce que le filet de sécurité sociale qui est censé les soutenir et les aider à traverser les périodes difficiles n'est pas suffisant pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires.

L'aide sociale est un système dont personne ne souhaite dépendre longtemps : c'est pourtant un système qui peut malheureusement enfermer les gens dans une pauvreté de longue durée. Au cours de l'année Mots de John Stapleton Le lien ouvre une nouvelle fenêtre: "Toutes les choses que les Canadiens ordinaires pensent qu'il faut faire pour sortir de l'assistance sociale et de la pauvreté vont largement à l'encontre des règles de l'assistance sociale : les économies, les revenus, la formation et l'éducation, les économies sur le logement, l'obtention d'une aide significative de la part de la famille et d'autres personnes."

Lundi, la directrice générale de l'Ontario Association of Food Banks a participé à l'émission The Agenda with Steve Paikin sur TVO. Elle a souligné que, bien que le nombre de personnes uniques visitant les banques alimentaires en Ontario ait légèrement diminué entre 2014 et 2015, le nombre total de visites a en fait augmenté, ce qui indique que les banques alimentaires de l'Ontario sont en train de se développer. les personnes avaient besoin de visites plus fréquentes et d'un soutien plus important qu'auparavant. Le lien ouvre une nouvelle fenêtre

Banque alimentaire Daily Bread de Toronto Rapport sur les personnes qui ont faim Le lien ouvre une nouvelle fenêtre montre une tendance similaire : la durée moyenne pendant laquelle les clients dépendent de la banque alimentaire a doublé entre 2008 et 2015, ce qui suggère qu'il est devenu encore plus difficile de sortir de la pauvreté.

Avoir besoin de recourir à l'aide sociale est une chose qui peut arriver à presque tout le monde. Combien d'entre nous sont à deux doigts d'avoir besoin d'un petit coup de pouce pour faire face à une dépense imprévue, à un licenciement ou à une maladie soudaine ?

Compte tenu de la prédominance actuelle du travail à temps partiel, contractuel et non protégé, et du fait que l'endettement des ménages canadiens a atteint un niveau de 1,5 milliard d'euros, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. des niveaux presque record Le lien ouvre une nouvelle fenêtreAujourd'hui, un grand nombre de personnes vivent dans des situations très précaires. Si l'on se projette dans l'avenir, on prévoit que 47 % des emplois risquent de devenir obsolètes Le lien ouvre une nouvelle fenêtre dans les prochaines décennies en raison de l'augmentation de l'automatisation.

Tout cela montre clairement qu'il est urgent de protéger et de renforcer notre système d'aide aux personnes en difficulté, pour aujourd'hui et pour notre avenir incertain. Nous devons le faire non seulement parce que c'est la bonne chose à faire, mais aussi parce que la pauvreté est un fléau pour notre société. Notre Rapport sur le coût de la pauvreté Le lien ouvre une nouvelle fenêtre estime que les coûts correctifs, intergénérationnels et d'opportunité de la pauvreté se situent entre $10,4 milliards et $13,1 milliards par an pour la seule province de l'Ontario.

Les banques alimentaires reconnaissent que la faim est un symptôme d'un problème beaucoup plus important : la pauvreté. Et tandis que les banques alimentaires travaillent dur pour remédier à l'insécurité alimentaire à court terme, elles préconisent également des solutions qui s'attaquent aux causes profondes de la faim dans notre province. Il s'agit notamment d'améliorer l'aide sociale et d'accroître l'accessibilité à nos besoins les plus fondamentaux.

Dans le cadre de la Rapport sur la faim 2015 Le lien ouvre une nouvelle fenêtreDans son rapport sur la sécurité alimentaire en Ontario, publié en décembre dernier, l'Association des banques alimentaires de l'Ontario a recommandé un certain nombre de mesures qui, selon nous, permettraient de lutter contre l'insécurité alimentaire à long terme. Il s'agit notamment d'augmenter le taux d'aide sociale à des niveaux qui permettraient aux gens de subvenir à leurs besoins de base, d'accroître l'accès à des logements abordables par le biais d'une allocation logement pour les locataires à faible revenu, et de veiller à ce qu'un plus grand nombre de personnes aient accès à des opportunités d'emploi financièrement suffisantes et sûres.

Le gouvernement de l'Ontario en est actuellement à la deuxième phase de sa stratégie de réduction de la pauvreté. En avril, nous avons été encouragés par le fait qu'un député a déposé un projet de loi d'initiative parlementaire pour la création d'une commission provinciale de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Commission de recherche sur l'assistance sociale Le lien ouvre une nouvelle fenêtre qui recommandent des taux d'OT et de POSPH fondés sur des données probantes. Il inclurait des personnes ayant vécu dans la pauvreté et serait basé sur les coûts régionaux réels du loyer, de la nourriture et d'autres produits de première nécessité.

Le gouvernement s'est également engagé à mettre en place un Projet pilote de revenu de base garanti Le lien ouvre une nouvelle fenêtre dans leur dernier budget, avec l'espoir de le mettre en place d'ici l'année prochaine. Bien que nous ne connaissions pas encore les détails de sa structure et de son fonctionnement, la possibilité d'offrir un revenu minimum à tous les Ontariens est prometteuse, et nous sommes impatients d'en savoir plus.

Les personnes qui font du bénévolat, travaillent dans les banques alimentaires et les soutiennent espèrent toutes qu'un jour, les banques alimentaires ne seront plus nécessaires. Ce beau rêve de société peut être réalisé. Mais pour voir la fin de la faim en Ontario, nous devons d'abord nous attaquer aux causes profondes de ce problème, ce qui implique d'améliorer notre filet de sécurité sociale et de veiller à ce que nos besoins les plus fondamentaux soient accessibles à tous.

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