Feed Ontario s'est réjoui de voir que le Sénat a adopté aujourd'hui en dernière lecture le projet de loi C-22, une loi qui crée un cadre pour une prestation canadienne pour enfants handicapés (PCEH). Il s'agit d'une première étape importante dans la lutte contre la pauvreté des Canadiens handicapés.
Cependant, le véritable travail commence maintenant : l'élaboration des règlements qui déterminent le montant du CDB, les personnes qui peuvent en bénéficier et si le CDB sera récupéré par les programmes d'aide provinciaux et les compagnies d'assurance privées.
À l'heure actuelle, des programmes comme Ontario au travail (OT) et le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) récupèrent 100 % de ce que les bénéficiaires reçoivent des programmes fédéraux auxquels ils sont admissibles, comme l'assurance-emploi ou le Régime de pensions du Canada. Feed Ontario plaide depuis longtemps en faveur d'une réduction de ces récupérations sur l'aide sociale, car elles ne laissent pas les bénéficiaires plus avancés qu'ils ne l'étaient auparavant - ou dans certains cas, leur situation est pire, puisqu'ils deviennent inadmissibles à l'aide sociale et perdent l'accès aux avantages en nature offerts par OT et le POSPH, comme les soins de santé, les soins dentaires et les soins de la vue.
Il est essentiel que le gouvernement de l'Ontario ne récupère pas la PEH, comme il le fait avec d'autres prestations fédérales, afin que les Ontariens vivant avec un handicap n'aient pas à vivre dans la pauvreté. Au cours des prochains mois, Feed Ontario travaillera avec nos banques alimentaires, nos partenaires et les personnes ayant une expérience de la pauvreté et des handicaps pour sensibiliser le gouvernement provincial à cette question cruciale.
Au cours des dernières années, l'utilisation des banques alimentaires en Ontario a atteint des niveaux record, en raison de facteurs tels que l'augmentation du coût du logement, de la nourriture et d'autres produits de première nécessité, ainsi que des revenus de plus en plus insuffisants provenant de l'aide sociale, du travail précaire et d'autres éléments défaillants du filet de sécurité sociale. Il est de plus en plus difficile d'échapper à la pauvreté. Le fait de vivre avec un handicap est un facteur majeur de pauvreté : dans une enquête récente sur les visiteurs des banques alimentaires, 71 % des personnes interrogées ont déclaré souffrir d'un handicap. Pour faire reculer la pauvreté, il est essentiel que nous progressions dans le renforcement du filet de sécurité sociale pour les Canadiens vivant avec un handicap.
Nous nous réjouissons de travailler avec le gouvernement provincial sur la mise en œuvre de la prestation canadienne d'invalidité et de veiller à ce qu'elle reste une aide accessible pour les personnes vivant dans la pauvreté.