Feed Ontario a organisé une journée d'action la semaine dernière à Queen's Park. Nous nous sommes concentrés sur le plaidoyer en faveur de changements au programme Ontario au travail (OT), ainsi que sur l'établissement de relations entre les banques alimentaires locales et leurs députés, la sensibilisation à ce qui se passe sur le terrain dans les banques alimentaires communautaires à travers la province, et le partage de recommandations politiques fondées sur des données probantes.
Feed Ontario, en collaboration avec 17 personnes dévouées représentant des banques alimentaires de toute la province, a organisé 18 réunions avec des députés de tous les partis et représentant 19 circonscriptions de l'Ontario.
Pourquoi plaidons-nous pour le changement ?
Alors qu'un Ontarien sur 19 dépend aujourd'hui des banques alimentaires pour mettre de la nourriture sur sa table, les banques alimentaires de l'Ontario sont au bord de l'effondrement. Les Rapport sur la faim 2023 a révélé une augmentation de 38 % du nombre de visiteurs de banques alimentaires par rapport à l'année précédente, avec plus de 800 000 Ontariens ayant fait appel à une banque alimentaire l'année dernière.
Bien que de nombreux facteurs expliquent pourquoi les Ontariens sont à la traîne, l'inadéquation des programmes d'aide sociale continue d'être un facteur de longue date de l'utilisation des banques alimentaires.
Qu'est-ce que OW ?
OT est un programme qui aide les adultes en âge de travailler qui ont des besoins financiers à payer leurs frais de subsistance, leurs prestations de santé et leurs aides à l'emploi. Il s'agit de l'un des deux principaux programmes d'aide sociale en Ontario, avec le Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH). OT ne fournit qu'un soutien financier très limité et les règles du programme font qu'il est difficile d'échapper à la pauvreté. Par conséquent, de nombreux bénéficiaires d'OT doivent se tourner vers une banque alimentaire. L'année dernière, une personne sur quatre fréquentant une banque alimentaire avait pour principale source de revenus le programme OT.
Que faut-il faire ?
Au cours de nos conversations avec les députés, nous avons discuté de trois recommandations fondées sur des données probantes qui peuvent immédiatement améliorer OT afin de mieux soutenir les personnes qui dépendent du programme et d'alléger la pression à laquelle les banques alimentaires sont confrontées.
1. Réduire la récupération de l'argent que les gens gagnent.
Lorsque les personnes qui dépendent d'OW gagnent un revenu en travaillant, l'argent qu'elles reçoivent d'OW est récupéré à raison de 50 cents par dollar après les premiers $200 par mois gagnés, ce qui peut constituer un obstacle au travail.
Le gouvernement de l'Ontario a récemment modifié le mode de récupération du revenu gagné pour les bénéficiaires du POSPH, de sorte que les premiers $1 000 de gains par mois sont exemptés, et qu'une récupération de 75 % s'applique par la suite. Nous recommandons d'appliquer ce changement à OW afin que les bénéficiaires qui travaillent puissent conserver une plus grande partie de leur argent.
2. Tenir compte de l'augmentation du coût de la vie.
L'aide financière fournie par OT est destinée à aider les bénéficiaires à stabiliser leur vie pendant qu'ils cherchent un emploi ou accèdent à d'autres formes de soutien, mais les taux n'ont pas suivi l'évolution du coût de la vie. Une personne seule bénéficiant d'OT ne reçoit que $733 par mois pour couvrir le logement et ses besoins de base. Depuis 2018, le loyer a augmenté de 32 % et le coût de la nourriture de 43 %, mais l'aide financière fournie par OT n'a pas augmenté du tout. Il est donc très difficile pour les bénéficiaires d'atteindre réellement les objectifs du programme, et ils doivent se concentrer sur le simple fait de garder un toit au-dessus de leur tête et de la nourriture sur la table plutôt que sur l'acquisition de compétences ou la recherche d'un emploi.
Nous apprécions le fait que le gouvernement de l'Ontario se soit engagé à augmenter le POSPH en fonction de l'inflation, et nous recommandons que, dans un premier temps, pour réduire la pauvreté, les taux d'OT soient portés à $881, soit le niveau qu'ils atteindraient si l'on tenait compte de l'inflation depuis 2018.
3. Mettre en œuvre la déclaration automatique des revenus.
De nombreuses prestations fournies par le gouvernement, telles que la Prestation Trillium de l'Ontario, sont versées par l'intermédiaire du système fiscal et exigent que les particuliers déclarent leurs revenus pour en bénéficier. Malheureusement, un tiers des bénéficiaires uniques de l'OT ne déclarent pas leurs impôts et passent à côté d'une moyenne de $1 000 en prestations auxquelles ils ont droit. De nombreuses raisons expliquent cette situation, notamment la conviction qu'ils n'ont pas un revenu suffisant pour bénéficier d'un remboursement d'impôt, le manque de compréhension des règles ou la crainte que les remboursements d'impôt soient récupérés sur l'aide sociale. La mise en place d'une déclaration d'impôt automatique pour les bénéficiaires d'OT permettrait à un plus grand nombre de personnes d'accéder à ces aides.
La participation à la journée d'action de Feed Ontario à Queen's Park a été extrêmement utile. Elle nous a permis de plaider en faveur de changements cruciaux dans les programmes d'aide sociale et de souligner le besoin croissant de logements abordables. Nous sommes reconnaissants d'avoir eu l'occasion d'unir nos forces à celles d'autres personnes et de faire pression en faveur de politiques qui peuvent contribuer à réduire l'insécurité alimentaire dans nos communautés. Nous remercions Feed Ontario d'avoir organisé cet événement marquant.
Alex Noreau, Banque alimentaire d'Ottawa
La journée d'action de Feed Ontario à Queens Park a été importante pour mettre en lumière les lacunes de nos programmes d'aide sociale. Avec 43% des visiteurs des banques alimentaires qui comptent sur ces programmes comme principale source de revenu, il est clair que le soutien actuel est insuffisant. En nous rassemblant, nous avons amplifié notre voix collective et souligné l'importance de veiller à ce que les banques alimentaires restent des services d'urgence plutôt que des solutions à long terme.
Nous ne pouvons pas laisser la faim devenir la nouvelle norme en Ontario. En savoir plus sur les recommandations politiques de Feed Ontario et envoyez un courriel à votre député.