À Feed Ontario, nous tirons la sonnette d'alarme depuis des années sur la montée en flèche de l'utilisation des banques alimentaires, stimulée par l'échec de notre filet de sécurité sociale et la crise de l'accessibilité financière. Aujourd'hui, notre province a permis à près de 3 millions de personnes, dont 700 000 enfants, de se retrouver en situation d'insécurité alimentaire, ce qui a un coût humain.
Plus d'un million de personnes dans notre province ont eu besoin de se tourner vers une banque alimentaire pour obtenir de l'aide, et pour chacune d'entre elles, l'insécurité alimentaire et l'adversité économique ne sont pas des idées abstraites. Nous avons lancé notre campagne de cartes postales pour donner aux visiteurs des banques alimentaires l'occasion de raconter leur histoire aux députés provinciaux de leur région. Nous leur avons demandé d'écrire sur la façon dont la lutte pour se procurer les produits de première nécessité affecte leur vie quotidienne, et les réponses ont ouvert une fenêtre sur les difficultés émotionnelles qui peuvent affecter profondément les personnes souffrant d'insécurité alimentaire.
De nombreux visiteurs de banques alimentaires qui ont rempli une carte postale ont expliqué que la précarité à laquelle ils sont confrontés provoque un stress qui affecte leur bien-être général, et leurs réponses ont mis en évidence leur résilience dans des circonstances extrêmement difficiles.
Un visiteur de la banque alimentaire a écrit que le fait de ne pas pouvoir joindre les deux bouts "a provoqué un niveau de stress et de dépression très élevé". Nous ne devrions pas avoir à nous soucier d'un toit au-dessus de la tête de notre famille ou de la nourriture sur la table. Les enfants, les adultes et les personnes âgées ne devraient pas avoir à se stresser et à choisir entre la nourriture et le logement.
D'autres personnes interrogées se sont fait l'écho de ce point de vue, dont une qui a déclaré que le fait d'être "dans un état constant de choix en ce qui concerne les produits de première nécessité est incroyablement stressant".
Certains ont déclaré que la gestion de ces facteurs de stress rendait la vie quotidienne difficile, et d'autres se sont inquiétés de l'effet que cela avait sur leurs enfants : "Je m'inquiète de l'extinction des lumières, de la coupure de l'internet, de l'absence de paiement de l'assurance de la voiture, de la provenance de notre prochain repas, des déjeuners et des goûters à l'école et de l'endroit où ils seront préparés. Je m'inquiète de l'impact négatif que tout cela aura sur mon fils. Je crains d'être une mauvaise mère parce que je suis tellement préoccupée par la nourriture et les factures. Il faut que quelque chose change !
À la lecture des cartes postales, les thèmes suivants sont revenus à plusieurs reprises. Les difficultés financières auxquelles sont confrontées de plus en plus de personnes en Ontario ont des répercussions émotionnelles réelles, et le stress économique de la vie quotidienne peut affecter leur santé.
Les expériences vécues que les visiteurs des banques alimentaires ont partagées soulignent que notre santé mentale et physique est en partie façonnée par nos conditions sociales et économiques, un concept appelé la " santé mentale ". les déterminants sociaux de la santéL'insécurité alimentaire est l'un de ces facteurs. Les chercheurs ont également établi des liens spécifiques entre l'insécurité alimentaire et les problèmes de santé mentale.
Selon PROOF, un programme de recherche de l'Université de Toronto, il existe une lien étroit entre l'insécurité alimentaire et les effets néfastes sur la santé mentale. Leurs études montrent que les adultes confrontés à l'insécurité alimentaire sont plus susceptibles d'éprouver des pensées dépressives que leurs homologues en situation de sécurité alimentaire. PROOF a également constaté que les enfants vivant dans des ménages en situation d'insécurité alimentaire sont plus susceptibles d'être confrontés à des problèmes tels que l'inattention et l'hyperactivité, et qu'ils courent un plus grand risque de souffrir de problèmes de santé mentale plus tard dans leur vie.
En Ontario, l'insécurité alimentaire et les répercussions sur la santé mentale qui y sont liées ne se produisent pas en vase clos. Le coût de la vie, qui continue d'échapper à tout contrôle, alimente l'augmentation du nombre de personnes qui doivent se tourner vers une banque alimentaire pour obtenir de l'aide. Notre province doit modifier ses politiques pour soutenir les Ontariens, en investissant dans des logements abordables, en créant des emplois de qualité rémunérés à un salaire décent et en améliorant nos programmes d'aide sociale, afin que tout le monde puisse bénéficier d'une bonne qualité de vie.
Personne ne devrait avoir à supporter la charge émotionnelle que représente le fait de se demander d'où viendra son prochain repas. En s'attaquant aux causes profondes de la pauvreté, on s'attaquera également aux facteurs de stress qui peuvent entraîner des problèmes de santé mentale chez les personnes confrontées à l'insécurité alimentaire. Alors que le nombre de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire continue d'augmenter, il est essentiel que notre province s'attaque à l'insécurité alimentaire et construise un Ontario où tout le monde peut s'épanouir.
Pour en savoir plus sur notre campagne de cartes postales et pour signer notre pétition appelant les députés à prendre des mesures audacieuses contre la pauvreté, cliquez ici.